Rapport d’orientation UDAP 2017-2018

 Dans Actualités

Paris, jeudi 11 mai 2017,

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s collègues,

Vous le savez, j’aime bien les chiffres, je vais donc vous en livrer quelques uns :

La France dans le Monde, c’est :

  • <1% population (66 M)
  • 4% PIB (2.132 Md€)
  • 6% dette publique (2.150 Md€)
  • 15% prestations sociale (689 Md€)

Dette publique (T4 2016) : 2.150 Md€ soit 96% PIB, avec une charge annuelle de ~45 Md€ (2nd poste, Éducation : 47 Md€) – NB. IRPP (2015) : 70 Md€

Balance commerciale (2016) : FR déficit – 65 Md€ pour ALL + 257 Md€ et ITA + 52 Md€

Dynamique démographique (2015) : FR 1,96 enfant/F (800K babies) pour ALL 1,50 et ITA 1,36

J’entendais récemment un candidat à la présidentielle affirmer que la seule question qui comptait était la répartition des richesses. Sans le démentir complètement, je me permettrais d’en ajouter une, et pas des moindres : la génération préalable des richesses… la répartition ne viendra qu’après.

Pour autant, force est de constater que les inégalités ne cessent de se creuser et nous vivons dans une société injuste :

  • les élites montent, les classes moyennes baissent et les classes populaires se paupérisent : le modèle démographique caractéristique des sociétés avancées évolue vers le modèle en goutte des sociétés du tiers-monde des années 70
  • la richesse du 1° décile augmente quand le pouvoir d’achat des classes moyennes et basses régressent
  • nos écoles de l’élite (ingénieur, commerce et sciences) se classent parmi les meilleures du monde et dans le même temps la FR est désormais 26° dans le classement PISA en Maths)

 

Les résultats de l’étude Cevipof (Sciences Po) de décembre 2016 était déjà édifiants. Ainsi, à la question « faites-vous confiance ou plutôt confiance ? »:

  • Partis politiques : 11% (13% en 2010)
  • Médias : 24% (27% en 2010)
  • Syndicats : 29% (33% en 2010)

Nous sommes passés de la méfiance à la défiance.

Au lendemain d’une élection présidentielle hors-normes, où les candidats des partis de gouvernements seront passé à la trappe et ceux des extrêmes auront convaincus près de 50% des électeurs et qui aura vu s’affronter en finale 2 modèles de sociétés portés par des candidats hors des grands partis, totalement opposés :

France d’en-haut contre France d’en-bas.

France des villes contre France rurale et périphérique. Pessimistes déclinistes contre optimistes européistes. Ligne Maginot contre Mondialisation.

Dimanche dernier, la France a fait son choix et je ne peux que me féliciter qu’elle ait rejeté l’extrême droite et réaffirmé son attachement à la République.

Qu’est-ce donc que la République ? C’est un grand acte de confiance. C’est proclamer que des millions d’Hommes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leur action ; qu’ils sauront concilier la liberté et la loi, le mouvement et l’ordre ; qu’ils sauront se combattre sans se déchirer ; que leurs divisions n’iront pas jusqu’à une fureur chronique de guerre civile, et qu’ils ne chercheront jamais dans une dictature même passagère une trêve funeste et un lâche repos. C’est proclamer que les citoyens des grandes nations, obligés de suffire par un travail constant aux nécessités de la vie privée et domestique, auront cependant assez de temps et de liberté d’esprit pour s’occuper de la chose commune.

Extrait du Discours à la jeunesse de Jean Jaurès, Albi, 1903

A une proportion indiscutable, les français ont donc fait preuve d’audace et de courage – donner ce mandat-là à un jeune inconnu, il fallait oser – mais, ne nous leurrons pas, la tâche sera ardue … et notre responsabilité grande. Nous devons aller de l’avant et apporter maintenant des réponses … économiques, sociales, sociétales, culturelles, politiques. Notre responsabilité, en tant que citoyens engagés dans la vie de la cité, dans le Bien commun, dans la chose commune (dixit J Jaurès) est immense.

Et la CFE-CGC là-dedans ?

Un rappel des valeurs et engagements de la CFE-CGC :

  • Développement des entreprises
  • Juste rémunération des acteurs
  • Distribution équitable de la valeur créée
  • Progression au mérite
  • Équilibre entre vie privée et vie pro
  • Parité H/F
  • Solidarité intercategorielle et intergenerationnelle
  • Élévation de l’Homme

… à l’opposé de la doctrine égalitariste de certaines organisations syndicales de salariés encore imprégnées de la lutte des classes du XIXème siècle, qui conduit à un nivellement par le bas, préjudiciable à notre économie.

La CFE-CGC enregistre une nette progression de sa représentativité, tous collèges confondus : 1er en évolution, en % (+1,29% soit up 13,3%) et en valeur absolue (+81K voies exprimées en notre faveur)

1er dans la Banque (SNB : 33%)

2nd dans l’Assurance (~20%)

En forte croissance dans la Mutualité (+4 pts à 11% toutes catégories confondues), les IPRC (13%), le courtage (14%), l’assistance.

Et 1er OS chez Renault, BNP Paribas, Generali (>30%)

N’est-ce pas la meilleure des mesures de la pertinence de notre action et de notre engagement ?

Et maintenant ?

Nous ne serons pas des légataires testamentaires résignés aux partages des restes de notre modèle social en acceptant tout ce que le gouvernement proposera.

Nous ne serons pas non plus les fossoyeurs du pacte social, arqueboutés sur des « acquis sociaux » d’une autre époque.

Nous nous voulons des partenaires de la refondation du contrat social qui s’annonce. Des partenaires tournés vers l’avenir. Vigilants et exigeants. Lucides et persévérants. Indépendants et courageux.

Ni « réformiste » alignés, ni « contestataire » insoumis. Nous poursuivrons notre action pour une société toujours plus juste, plus solidaire et plus inclusive, où l’Homme en est l’Alpha et l’Omega.

Pour cela, il nous faudra entreprendre, trouver de nouveaux chemins, expérimenter de nouveaux dispositifs, bref innover !

Et l’UDAP, me direz-vous ?

Je crois que les élites sont utiles et que nous devons travailler sans relâche à faire s’élever l’Homme. Je crois que ce qui bénéficie aujourd’hui aux élites, doit un jour bénéficier à tous. Je crois qu’à l’UDAP, en portant la voix des directeurs, nous ne nous intéressons pas qu’au bien-être d’une élite, plus généralement qu’à la CFE-CGC nous ne nous intéressons pas qu’aux cadres, mais bien au contraire, nous travaillons à une société du progrès et des lumières.

L’innovation sociale, qui nous est chère à l’UDAP, et plus généralement à la CFE-CGC, doit bénéficier à tous. Je crois qu’elle ne viendra plus de la lutte des classes mais du haut de la pyramide. L’enjeux est majeur. Si nous échouons, les classes moyennes dénoncerons le pacte social, cher à Hobbes et à Rousseau, sur lequel est bâtie notre République et nous vivrons alors des jours sombres.

C’est pour ça que je n’ai jamais été aussi motivé à faire avancer la cause des directeurs de l’assurance et de la protection sociale.

Même si les choses avancent lentement, le bilan que je fais de cette année qui est passée est encourageant :

  • une soirée-débat 2016 très réussie
  • une notoriété qui s’améliore, notamment auprès des dirigeants
  • une influence grandissante au sein de la fédération de l’assurance
  • une place bien comprise au sein de la confédération CFE-CGC (avec un modèle de syndicat de directeurs à promouvoir)
  • une visibilité dans la sphère paritaire qui s’enrichit avec 2 mandats (Djamel

Souami VP du CTIP et Arnaud d’Yvoire, notre secrétaire général administrateur de l’ANIPS)

  • des adhésions en forte hausse (même si on n’est pas encore assez nombreux)
  • une situation financière encourageante
  • un site internet UDAP qui devrait être opérationnel sous peu
  • un nouveau thème de travail d’actualité et porteur
  • une section UDAP-MACIF très active
  • un conseil national qui s’enrichit … en chemin vers la parité

Nous pouvons être fiers de notre travail : nous sommes sur le bon chemin. Mais il nous reste encore beaucoup de travail sur la planche.

Alors, quels objectifs nous fixer pour cette année 2017 – 2018 ?

Services aux adhérents.

  • Une réflexion sur les voies d’évolution professionnelle des cadres de directions pour leurs 10 dernières années d’activité. Nous faisons le constat que passé 55 ans, l’offre de « cadres de direction » est supérieure à la demande. En dépit de leur cursus et toute cette expérience accumulée qui pourrait bénéficier aux entreprises, trop nombreux sont les directeurs qui, après cet âge, se retrouvent marginalisés. En effet, les entreprises gèrent parfois ce « surplus » en placardisant, alors que les personnes concernées ont une expérience et des compétences qui pourraient être valorisées, et des aspirations à retrouver du sens en même temps de des prétentions salariales plus souples. De plus, le relèvement en cours de l’âge de la retraite se traduira par une augmentation mécanique du taux d’emploi pour les 55-67 ans. Sans compter les plans de mise en retraite anticipée qui font porter les conséquences financières de cette situation par la collectivité (ie Pole Emploi). Quel gâchis pour la profession ! Que pouvons-nous proposer comme alternatives pour les cadres de direction en fin de carrière ? L’essaimage, la mise à disposition d’associations ? Pouvons-nous inscrire ces solutions dans un accord de branche avec mutualisation à ce niveau, ce qui pourrait se traduire par la création de structures ad hoc ? ou en restant au niveau de l’entreprise ? Faut-il redéfinir les missions, la place et le rôle des cadres de direction ? Autant de pistes à explorer. Ce sera le thème de notre soirée-débat, avec des débatteurs de très grande qualité : Thomas SAUNIER (DG de Malakoff Médéric) et Jean-Louis WALTER (Médiateur de Pôle Emploi)
  • Une négociation portant sur l’extension de la commission des bons offices, aux directeurs de la mutualité et des IPRC
  • La mise en place, en collaboration avec la fédération Assurance, d’un réseau social, outil de communication 2.0 :com
  • Et, toujours, conseiller et accompagner ceux des nôtres qui vivent une phase délicate de leur carrière professionnelle

Communication et notoriété.

  • Renforcer notre visibilité via notre site internet, dont la mise en ligne est prévue à la rentrée
  • Renforcer notre notoriété dans la presse professionnelle : des prises de position et des communiqués de presse plus nombreux

Développement.

  • Augmenter le nombre de nos membres pour atteindre à 2 ans un taux de représentativité > moyenne nationale du secteur privé (11%)
  • Entreprendre une campagne de sensibilisation auprès des dirigeants des organismes d’assurance quant à l’utilité de l’UDAP, par exemple sur les fonctions clés avec l’idée d’une assurance RC Pro

Positionnement.

  • Positionner l’UDAP comme un interlocuteur incontournable au sein de la profession auprès des organismes employeurs, FFA, UGEM, Association des employeurs AGIRC-ARRCO, CSCA, …
  • Développer les partenariats avec les autres organisations qui agissent dans notre environnement : IA, ADOM, …
  • Accentuer notre contribution au sein de la fédération assurance et de la confédération (+ de liens + de ponts + de projets communs)
  • Développer les liens avec les autres fédérations de la CFE-CGC

Lors du prochain conseil UDAP, nous établirons un plan de travail où les chantiers seront répartis entre les membres. Chacun pourra ainsi développer son plan d’action au plus grand bénéfice de l’organisation et de ses membres.

Je ne saurai toutefois parler de notre plan d’action sans exprimer préalablement mes remerciements à tous les membres du conseil national, ceux qui nous rejoignent, Sandrine LEMOINE, Nathalie CHRISTIAEN, Pascal ANDRIEUX, Jean-Luc BILHOU-NABERA, comme ceux qui renouvellent leur engagement, qui, de leur propre volonté consacrent de leur temps personnel à l’UDAP sans en attendre en retour ni rémunération ni honneurs, si ce n’est la satisfaction personnelle d’avoir donné de son temps et de son énergie au Bien commun, et d’avoir œuvré à rendre notre société un peu meilleure.

Un grand merci également à Jean-Michel MANGIN, qui s’en va vivre de jours heureux en Bretagne après avoir assuré pendant plusieurs années, avec abnégation et dévouement, la fonction de Trésorier de l’UDAP, rôle de l’ombre mais ô combien important. Il s’en va avec la satisfaction du devoir accompli. Nous lui en sommes reconnaissant. Bon vent, mon ami ! Eric BERNHARDT, qui reprend cette responsabilité au sein du Conseil, sait combien la barre est haute.

Et j’aimerais, pour finir, conclure avec la parabole des tailleurs de pierre.

C’est un voyageur qui, sur sa route, passe devant un chantier. Au premier ouvrier qu’il croise, il demande ce qu’il fait. Celui-ci répond « je taille des pierres ».

Pour le second, peut-être plus expérimenté ce sera « je monte un mur ».

Le 3éme, enfin, certainement le plus éclairé, répondra « je bâtis une cathédrale ! »

Quand il m’arrive de fatiguer, je repense à mes tailleurs de pierres et je me remets à l’ouvrage.

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s collègues,

Je vous souhaite, je nous souhaite, une année laborieuse, bénéfique et joyeuse.

Et je vous remercie pour votre écoute attentive et bienveillante.

Djamel Souami

Président

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