Chères adhérentes, Chers adhérents de l’UDAP, Chers amis,
L’ensemble des membres du Conseil de l’UDAP se joint à moi pour vous souhaiter une belle et heureuse année 2023. Qu’elle vous apporte santé, joies et perspectives heureuses, pour vous-même et pour tous ceux qui vous sont chers.
Qu’elle vous apporte aussi l’envie d’aller de l’avant et de continuer à bâtir.
Dans mes vœux pour 2018, je soulignais, dans les nécessaires réformes à mener, nos interrogations quant à la méthode employée par le gouvernement ; les directives descendantes, l’épisode des ordonnances du début du 1° mandat, l’absence d’écoute, le pas de charge, … qui mettaient à mal les représentants politiques (maires, conseillers, …) et sociaux (syndicats, associations, …). Je concluais que nous ne pourrions pas « … continuer ainsi très longtemps. Il faudra bien (re)travailler avec les corps intermédiaires, représentants légitimes et porte-voix des parties prenantes » du travail et de la société. J’aurais tant aimé me tromper quand les gilets ont perturbé le pays des mois durant. Cette crise de représentativité nous aura tous bousculé dans nos convictions. Sauf peut-être nos gouvernants qui auront voulu passer en force leur réforme des retraites … Je parle ici de celle de 2020 … la « systémique » vous vous souvenez … celle qui a été adoptée à l’Assemblée Nationale le 5 mars 2020 par le recours à l’article 49.3 … Une réforme aux effets secondaires dangereux, mal née et mal menée. Eh oui, on l’a oublié, la réforme systémique des retraites a été adoptée par l’AN ! Avons-nous été « sauvés » par le Covid-19 ?
Aujourd’hui, c’est une autre réforme des retraites qui nous est proposée : une réforme « paramétrique ». Mais la méthode reste la même. Je passe en force.
Comme nombre d’entre vous, j’ai écouté avec grande attention les vœux du président le 31 décembre. J’ai beaucoup entendu parler de travail. Mais j’ai aussi entendu se rassembler … était-ce seulement sincère ? Quand on constate que le gouvernement reprend exactement les mêmes arguments pour une réforme des retraites « paramétrique » (changer l’âge de départ à la retraite) que pour son précédent projet de réforme des retraites de 2019 qui était « systémique » (on refond tout le système) … Quand on se rappelle que 70% des salariés de plus de 60 ans ne sont plus en activité au moment où ils prennent leur retraite et que rien de vraiment sérieux n’est prévu dans l’actuel projet de réforme sur l’amélioration du taux d’activité des seniors … Quand on sait que le déficit annuel du système (12 Md€ selon le ministre Bruno Le Maire) se situe principalement dans la sphère de l’Etat-Employeur … Quand de surcroit on voit les manœuvres du gouvernement autour des 70 Md€ de réserves du régime de retraite complémentaire des salariés du secteur privé (AGIRC-ARRCO), géré avec rigueur et responsabilité par les partenaires sociaux (les 5 syndicats de salariés + MEDEF + CPME) depuis plus de 75 ans … On a beau porter un regard des plus intègres et non partisan « par-delà le voile d’ignorance » sur ce projet de réforme des retraites version 2023 … On peut être septique, et peut-être même inquiet. Voire en colère.
S’il faut économiser 15 Md€ dans nos dépenses courantes, pour réduire notre déficit budgétaire et notre dette publique, retrouver des marges budgétaires et de la crédibilité au conseil de la BCE, parlons-en. S’il faut augmenter notre productivité et rééquilibrer notre déficit du commerce extérieur, parlons-en. S’il faut engager le sevrage du « quoi qu’il en coûte », parlons-en. Mais par pitié, pas en évitant le débat démocratique, pas en roulant allègrement sur l’opposition de l’ensemble des syndicats, unanimes sur la question, pas en faisant croire aux Français qu’il suffira de raboter le plus gros « poste de dépense » de la république (les prestations de retraite c’est ~315 Md€/an, quand le budget du plus gros ministère, l’éducation nationale, ne pèse que 60 Md€) !
En cette période troublée et incertaine, l’espoir et le pragmatisme doivent nous guider. Car les chemins existent toujours. Il y a déjà un levier sur lequel nous, cadres dirigeants, pouvons agir par nous-mêmes ; c’est celui de la place de l’assurance dans la société. Face au défi démocratique et aux crises systémiques qui s’enchainent, économiques, sanitaires, sociales, militaires, dans une société qui se crispe, où la confiance a laissé sa place à la méfiance, si ce n’est à la défiance, les assureurs ont des messages à passer et un rôle majeur à jouer. Qui mieux que les assureurs, créateurs de confiance, pour peser positivement sur notre cohésion sociale, sur notre santé, sur le soutien à l’économie et au progrès. Nous faisons un très beau métier.
A l’UDAP, nous continuerons toujours à œuvrer, dans l’éthique et les valeurs de la CFE-CGC, au bien-être au travail, à l’environnement, au progrès social, à l’éducation, à l’éveil à la pensée critique et à la culture, leviers indissociables de l’autonomie, de la liberté, de la dignité.
Nous continuerons à porter la voix des cadres dirigeants de l’assurance et de la protection sociale sur les sujets d’actualité partout où elle doit l’être. Nous continuerons à vous accompagner dans vos évolutions professionnelles, comme à créer les conditions de rencontre entre dirigeants.
Enfin, nous continuerons à faire vivre le débat républicain pour que l’Homme reste au cœur de toutes les préoccupations.
L’année 2023 nécessitera toute notre attention, nous y sommes prêts. Nous continuerons d’agir. Pour une meilleure compréhension des conditions d’exercice des cadres dirigeants, pour le développement des talents par une meilleure formation professionnelle, pour la mixité et la diversité, pour l’engagement des assureurs dans la RSE, … mais aussi pour davantage d’éthique dans notre métier, dont l’essence est et restera de mutualiser et de porter des risques.
Je vous invite donc à rester vigilants et engagés tout au long de cette année 2023. Une année d’espoir et de concorde, que je vous souhaite épanouissante et couronnée de succès. Si nous sommes à votre disposition, nous sommes également à votre écoute. Alors, n’hésitez pas à nous faire part de vos idées, interrogations, sujets de préoccupations, ou simplement vos réflexions sur l’évolution du métier de dirigeant.
Très sincèrement
Djamel SOUAMI
Président
