BILAN POSITIF DE « OPEN TRAVAIL » A LA MUTUELLE GENERALE
Le 19 novembre 2025, Patricia Ourmiah, membre du Conseil National de l’UDAP – Union des Directeurs de l’Assurance et de la Protection sociale, a organisé et animé le 3ème After Work UDAP, au Café Delaville à Paris. L’occasion de réunir des adhérents pour échanger dans une ambiance conviviale et de faire intervenir Stéphane Gannac, Directeur Générale Adjoint de La Mutuelle Générale, sur un sujet qui fait débat : le télétravail !
Jean-Luc Bilhou-Nabéra, Vice-Président, a présenté les missions de l’UDAP aux invités des adhérents et mis en lumière l’un de ses événements phares : le Grand Prix du DRH Stratège. Sa 6ème édition distinguera trois lauréats, le 16 décembre 2025, lors de la traditionnelle cérémonie ouverte sur inscription à tous les professionnels de notre secteur. Cette année, la cérémonie se déroulera dans l’Espace SWILE, rue de Navarin à Paris dans le 9ème arrondissement.
Si le Covid a permis un déploiement rapide et généralisé du télétravail plébiscité par les salariés, force est de constater qu’après 5 ans, un retour en arrière est constaté. Par exemple, la direction générale de la Société Générale a annoncé en juin dernier que le télétravail passerait de deux jours hebdomadaires en moyenne à un jour et à la MACSF, de trois à deux jours pour les non-cadres (sur décision unilatérale de l’employeur faute d’accord avec les organisations syndicales). Cette réduction du nombre de jours maximum télétravaillés serait justifiée par un manque de cohésion sociale, la perte de créativité et de productivité…
Or, selon Stéphane Gannac, le nombre de jours de télétravail n’est pas le sujet à La Mutuelle Générale, car l’accord signé en 2021 par l’ensemble des organisations syndicales (et renouvelé depuis), serait une nouvelle organisation du travail et pas un accord de télétravail. Cette organisation innovante, nommée Open Travail, a d’ailleurs obtenu le Prix spécial du Jury UDAP en 2021. Elle repose sur une conviction et un parti pris dès le départ : l’impact positif de l’amélioration du bien-être sur la performance économique et la confiance dans les collaborateurs.
Cette organisation du travail prévoit jusqu’à 5 jours hebdomadaires de télétravail, avec seulement 4 jours mensuels minimum de présence sur site obligatoires (avec prise en charges des allers et retours) afin d’éviter le risque d’isolement et permettre les temps en équipe.
Pour donner sa chance à ce pari, un cadre a été défini au préalable : chaque équipe a établi les attentes et les obligations vis-à-vis de la gouvernance et des clients placés au centre de l’organisation.
Résultat : le salarié peut choisir son mode et lieu de travail, à condition de s’engager à réaliser au mieux ses missions afin de ne pas dégrader la qualité du service. Ainsi, 80 Conventions de Service formalisent les engagements client. Et les managers ont montré l’exemple, y compris au niveau des membres du COMEX. Les managers ont été formés pour passer d’une logique de contrôle systématique à une logique basée sur la confiance. Les organisations syndicales ont aussi été formées à la vidéo et autorisées à communiquer via les outils digitaux de l’entreprise. Avant de revoir l’aménagement des locaux, une période d’observation a été instaurée.
Au démarrage, 96 % des salariés étaient volontaires pour s’engager dans cette nouvelle organisation du travail et ont signé pour 4 jours hebdomadaires de télétravail (les fonctions de réception et traitement du courrier postal ou la maintenance des locaux ont été exclues). Au final, les salariés viennent plus que prévu : 2,5 jours par semaine au bureau en moyenne et seulement 10 % des 1 500 salariés ont fait le choix de déménager en province.
La digitalisation accélérée et la mise à disposition d’un outil performant ont contribué à ce résultat. Pour que chacun sache, en temps réel, qui je vois et où, du DG à l’agent d’accueil, le choix de MEET (Mon espace d’échange et de travail) a été fait. Téléchargeable sur mobile ou ordinateur de bureau, MEET est à la fois un outil de réservation de bureau, de parking et de déclaration : « présent sur site », « en déplacement », « en télétravail » ou absent. C’est l’usage de MEET qui déclenche l’indemnités de télétravail.
Des cordes de rappels et des limites ont été instaurées :
- Qualité du réseau à domicile
- Pas de travail à l’étranger
- Adaptation du rythme distanciel/présentiel par le manager en cas de baisse de performance et/ou de productivité, avec réversibilité à l’issue d’un plan d’action obligatoire
Résultat : un seul cas de réversibilité en 5 ans ! La crainte de ne plus bénéficier du dispositif limite les abus.
Pour la majorité des nouveaux embauchés, le dispositif Open Travail a été déterminant dans le choix de La Mutuelle Générale et a permis d’élargir le bassin de recrutement à la province.
Sans pouvoir établir un lien de cause à effet direct, Stéphane Gannac constate que les indicateurs économiques sont au vert depuis la mise en œuvre de cette nouvelle organisation du travail : progression continue du chiffre d’affaires ; taux de satisfaction client à son plus haut historique ; absentéisme et démissions au plus bas historique. En revanche, si une dégradation de ces indicateurs avait été constatée, l’organisation Open Travail aurait été mise en cause.
Aux nouveaux accédants à L’Open Travail, il est dit que ce n’est pas un mode de garde. Autre point d’attention : les signaux faibles d’un mal-être (par exemple) sont plus compliqués à percevoir par le manager et le travail hybride est plus chronophage (5 managers en plus nécessaires pour limiter la taille des équipes). Le manager doit renforcer les dimensions d’animation de son équipe, de coaching et de suivi du bien-être. Cette posture n’est pas innée pour certains qui ont dû passer d’une gestion à la tâche à une gestion à l’activité. Les métiers non télétravaillables sont devenus mois attractifs. Mais pour conclure, Stéphane Gannac estime que les gains en confiance, maturité, motivation, fierté d’appartenance à La Mutuelle Générale est largement supérieur aux inconvénients.
Francky Vincent, président de la Fédération Assurance CFE-CGC dont l’UDAP est membre, a salué la qualité de l’organisation à La Mutuelle Générale qui a su allier performance économique et performance sociale. Les résultats de l’enquête 2024 sur les nouvelles organisations du travail (4 000 membres issus des syndicats de la Fédération Assurance ont répondu) avait montré que si 80 % des répondants étaient favorables au télétravail. Une organisation du travail qui avait été mise place brutalement dans le contexte de la crise COVID ! 20 % déclarent néanmoins souffrir d’isolement et 20 % se posent des questions. Pour autant, il met en garde les organisations qui procéderaient à des retours en arrière brutaux (perte de confiance), car le télétravail plaît en raison d’un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle.