Rapport d’orientation UDAP 2018-2019

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Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s collègues,

Un mot pour s’ouvrir l’appétit

Réforme du travail : des Ordonnances, des syndicats bousculés, dans les négos comme dans l’exercice de leurs missions. Réforme de l’école … du chômage, de la formation professionnelle, de la SNCF. En attendant celles des retraites, de la fonction publique et des institutions ! (déjà commencé avec l’Europe). Le président Macron tient ses promesses ! le 1° à le faire depuis bien longtemps. Faut-il s’en réjouir ou s’en plaindre ?

Observons la situation par devers le « voile d’ignorance » cher à John Rawls. Je m’explique…

Personnellement, j’ai voté Macron, au 1° … comme au 2° tour. Il y a à peine un an, nous vivions dans l’angoisse d’un FN au pouvoir. Ou des Insoumis, ce qui économiquement aurait été tout aussi catastrophique. Nous en devons pas l’oublier. La dynamique enclenchée depuis un an est certes positive mais elle reste très récente et encore fragile. Les résultats électoraux de l’Autriche, des Pays-Bas, de l’Italie, … Trump, le Brexit, … sont là pour nous rappeler que nous sommes condamnés à réussir.

Maintenant, comme ce gouvernement décide de tout et nous marche allègrement sur la tête – mais c’est pour notre bien, qu’ils disent – ça pique un peu. Le paritarisme de négociation – le dialogue social – est une nécessité, qu’il soit au niveau de l’entreprise, de la branche ou à portée nationale. Le paritarisme de gestion est une construction originale qui a fait ses preuves pour une protection sociale juste, solidaire et efficiente. Alors, régulièrement, certains esprits éclairés sont tentés de nationaliser notre protection sociale arguant que c’est du rôle de l’Etat. Sans remettre en cause la légitimité du Politique, permettez-moi d’en douter. Si le paritarisme n’est pas parfait, alors il faut travailler à l’améliorer. Mais ce serait une erreur de penser que les administrations centrales sauraient mieux gouverner notre protection sociale que les représentants de ceux qui vivent, sur le terrain, la vie des entreprises, employeurs et salariés. Je sais qu’en France, nous avons tous au fond de nous le mythe de l’homme providentiel, chef suprême, roi, général, guide, … qui dans sa grande sagesse saurait nous diriger et s’entourer des meilleurs pour nous administrer, mais quand même ! Si le chômage et la formation professionnelle peuvent mériter débat, en revanche, pour ce qui concerne le continuum Santé – Prévoyance – Autonomie – Retraite, entre le tout-Etat et le tout-Marché, je soutiens que le paritarisme est le meilleur des systèmes. Un système dans lequel l’Etat a bien sûr toute sa place mais dans le respect des autres parties prenantes ! Une construction ternaire, donc.

La situation jupitérienne singulière dans laquelle nous sommes ne durera pas. Nous, cadres dirigeants savons bien que parfois il faut mettre en place des task-force pour sortir de crises ou passer des caps. Mais nous savons aussi que ça ne peut être un moyen de fonctionnement durable et qu’il faut savoir en sortir. À un moment que je ne sais dater, le gouvernement devra donc retravailler avec les partenaires sociaux.

Qui plus est, par-delà les plans bien huilés, tracés par ces jeunes gens à la tête bien faite mais à l’expérience balbutiante, nous connaitrons à coup sûr de nouvelles crises … sociales, économiques, diplomatiques, sanitaires, culturelles, voire militaires. Des Balkans en 1995 au Bataclan en 2015, nous avons connu l’éclatement de la bulle Internet en 2000 et l’effondrement de la finance mondiale en 2008. Nous n’en parlons plus beaucoup mais on s’en est quand même pris pour +500 Md€ de dette publique !

Quelle sera la prochaine crise ? Sur quoi portera-t-elle ? Avec quelle intensité frappera-t-elle la France ? Difficile à dire. Mais ne nous leurrons pas, il y en aura. Et ce jour-là, nous, organisations syndicales progressistes et responsables, seront des rouages nécessaires. C’est là tout le sens de notre engagement.

L’Assurance au coeur de toutes les attentions

La Santé d’abord. Enjeu de cohérence et de justice sociale en France. En attendant qu’il le soit au niveau européen. Les débats de la dernière campagne présidentielle sont là pour en attester. Je rencontrais ce matin la ministre de la santé, Agnès Buzyn, accompagné de Thierry Beaudet, Maurice Ronat et Bernard Spitz. Sa feuille de route est claire. La santé est une composante essentielle réaffirmée du Pacte républicain.

Au passage, je suis sorti de cette rencontre renforcé dans mes convictions que l’espace que nous aurons est celui que nous aurons occupé, par des propositions innovantes, par l’intelligence des situations et par le travail persévérant.

Enjeu d’Humanité ensuite. Les progrès de la science, qui jusque-là visait à soigner l’Homme, nous permettent aujourd’hui – c’est déjà le cas – de créer l’Homme augmenté. En 2018, année du bicentenaire de Frankenstein (Mary Shelley – 1818), nous maitrisons suffisamment la génétique pour « améliorer » notre espèce. Certains s’y étaient déjà essayés, au nom d’une suprématie raciale et d’un Reich qui devait durer 1.000 ans ! Pensez-vous que personne ne le refera à l’avenir, dans le secret des labos ?

Rajoutez-y l’IA et le génie Cyborg (rajout d’implants non-organiques) et nous avons toute la matière pour envisager la fin de l’Homo-Sapiens. 70.000 ans d’évolution, ça aura été une belle vie ! Mais encore une foi, rien n’est écrit. Il nous faudra redoubler de vigilance. En tant qu’assureurs, en tant que corps intermédiaires gardiens de l’intérêt général et à titre individuel en tant que citoyens.

Plus prosaïquement maintenant, notre marché vibre et l’assurance française s’est engagée dans un mouvement de concentration sans précédent. Sans compter les 3 grands (Axa, Allianz et Generali), pas moins de 6 acteurs non-lucratif dépassent – ou vont bientôt – les 6 Md€ de CA d’assurance de risque

  • Covéa le précurseur : +11 Md€
  • Groupama : + 10 Md€
  • VYV : +7 Md€
  • AG2R LA MONDIALE MATMUT : +6 Md€
  • Malakoff Médéric Humanis : +6 Md€
  • Macif – Aésio : ~6 Md€

Certes pas encore d’acteurs dominant mais désormais plusieurs poids lourds dans le non-lucratif, avec des acteurs hybrides (avant le métissage ?)

Les banques montent en puissance sur tous les secteurs (au-delà de la Vie) : Crédit Agricole Assurances, Cardif et CNP font déjà +7 Md€ en Assurances de risques.

Quant au Digital, il fait beaucoup parler mais « jusqu’ici tout va bien » et la disruption reste toute relative.

A quoi peut-on s’attendre dans l’avenir ? Bien malin qui saurait le dire.

Et l’UDAP là-dedans ?

Nous sommes très lucides, nous restons un tout petit rouage dans un environnement global bouillonnant : l’UDAP < la CFE-CGC < le syndicalisme < l’économie < la France < l’Europe < le Monde.

Il faut en effet toujours avoir à l’esprit que notre action s’inscrit dans un grand tout. Au risque de me répéter – mais la répétition n’est-elle pas la base de la pédagogie ? – je dis que lorsqu’à l’UDAP nous portons la voix des directeurs, nous ne nous intéressons pas qu’au bien-être d’une élite. Plus généralement à la CFE-CGC, nous ne nous intéressons pas qu’aux cadres. Mais bien au contraire, nous travaillons à une société plus juste, plus solidaire, plus inclusive, où l’Homme est au coeur de toutes les préoccupations. Rassembler ce qui est épars est un devoir. Le progrès social doit bénéficier à tous et j’ai l’intime conviction, contrairement à certaines doctrines, que dans notre France de 2018 ce n’est plus de la lutte des classes qu’il viendra mais des avancées du haut de la pyramide.

Pour l’UDAP, les choses avancent, lentement, mais le bilan que je fais depuis notre dernière AG est très encourageant :

  • une nouvelle soirée-débat très réussie, avec Thomas Saunier, Patrice Paulet et Jean-Louis Walter en guest star
  • un séminaire du CA où nous aurons eu le plaisir d’échanger librement avec Nicolas Gomart sur son analyse de l’évolution du marché
  • une notoriété qui s’améliore, notamment auprès des dirigeants
  • une influence grandissante au sein de la fédération de l’assurance
  • une place bien comprise au sein de la confédération CGC
  • des adhésions en forte hausse (même si on n’est toujours pas assez nombreux)
  • une situation financière saine
  • une section MACIF qui battra bientôt son record historique (25 !)
  • une percée du côté d’Axa (4 adhésions depuis début 2017)
  • un conseil national qui s’est enrichit… en chemin assumé vers la parité de genre
  • un site udap.fr tout neuf
  • des PDJ très intéressants et … qui font salle comble

Nous pouvons être fiers de notre année : nous sommes sur le bon chemin. Nous avons enregistré cette année 26 nouvelles adhésions. Nous comptons 20% de femmes. 80% d’actifs. 15% de DGx en activité. La section Macif : 21 membres (19 actifs).

Et 15 nouvelles adhésions depuis le début de l’année 2018 !

Mais il nous reste encore beaucoup de travail sur la planche. Alors, quels objectifs nous fixer pour cette année 2018 – 2019 ?

Services aux adhérents.

  • Une réflexion sur l’évolution des cadres. Entre les questions sur les statuts avec la fusion AGIRC-ARRCO, celles nées de l’évolution des organisations et des missions (lean management, entreprise libérée, holacratie, …) et celles inhérentes à l’impact de la transformation digitale / Génération Y (nouvelles formes d’activité, slashers, …). Jusqu’ou faudra-t-il redéfinir les missions, la place et le rôle des cadres ? Autant de pistes à explorer. Nous pensons qu’il y a matière à un débat riche. Ce sera le thème de notre soirée-débat 2018, avec des débatteurs de très grande qualité : François HOMMERIL (President de la CFE-CGC), Isabelle HEBERT (DG de la MGEN) et Daniel KELLER (Directeur à la Transformation d’Humanis). Mardi 13/11/2018, notez la date !
  • Le lancement d’une enquête nationale sur les Directeurs de la profession (notre précédente enquête datait de 2008) pour mieux apprécier leurs préoccupations, comprendre les contraintes d’exercice de leurs missions, mesurer leurs attentes,
  • La poursuite des négociations portant sur l’extension de la commission des bons offices, aux directeurs de la mutualité et des IPRC (au-delà des principes de communication déjà conclus avec l’association des employeurs)
  • La montée en puissance de nos PDJ, après une 1ère année encourageante
  • Et, toujours, conseiller et accompagner ceux des nôtres qui vivent une phase délicate de leur carrière professionnelle

Communication et notoriété.

  • Renforcer notre visibilité et notre communication via notre site internet
  • Renforcer notre notoriété dans la presse professionnelle : des prises de position et des communiqués de presse plus nombreux

Développement.

  • Augmenter le nombre de nos membres pour atteindre à MT un taux de représentativité supérieure à la moyenne nationale du secteur privé (11%), ce qui pour la typologie de notre population serait une véritable satisfaction
  • Entreprendre une campagne de sensibilisation auprès des dirigeants des organismes d’assurance quant à l’utilité de l’UDAP, par exemple sur les fonctions clés avec l’idée d’une assurance RC Pro + PJ

Positionnement.

  • Positionner l’UDAP comme un interlocuteur incontournable au sein de la profession auprès des organismes employeurs, FFA, ANEM, Association des employeurs AGIRC-ARRCO, CSCA, …
  • Développer les partenariats avec les autres organisations qui agissent dans notre environnement : IA, ADOM, …
  • Accentuer notre contribution au sein de la fédération assurance et de la confédération (en accompagnant notamment la mise en place du Cercle interprofessionnel des directeurs CFE-CGC)
  • Développer les liens avec les autres fédérations de la CFE-CGC

Lors du prochain conseil UDAP, nous établirons un plan de travail où les chantiers seront répartis entre les membres. Chacun pourra ainsi développer son plan d’action au plus grand bénéfice de l’organisation et de ses membres.

Je ne saurais toutefois parler de notre plan d’action sans exprimer préalablement mes remerciements à tous les membres du Conseil d’administration, ceux qui nous rejoignent, Anne-Sophie GODON, Catherine KERREVEL et Aurélien RESSE, comme ceux qui renouvellent leur engagement, qui, de leur propre volonté consacrent de leur temps personnel à l’UDAP sans en attendre en retour ni rémunération ni honneurs, si ce n’est la satisfaction personnelle d’avoir donné de son temps et de son énergie au Bien commun, et d’avoir oeuvré à rendre notre société un peu meilleure.

Un grand merci également à Béatrix de GALARD et Alain ADICEOM, qui passent ce soir le témoin, non sans avoir démérité.

Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s collègues, je crois avoir déjà largement abusé de votre temps, je vais donc en rester là pour ce soir. Avant que nous partagions le verre de l’amitié. Je vous souhaite, je nous souhaite, une année laborieuse, bénéfique et joyeuse.

Et je vous remercie pour votre écoute attentive et bienveillante.

Djamel Souami, Président

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